Ces
oeuvres-d'art que l'on piétine...
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Les fameux trottoirs portugais et
les chaussées a la portugaise.
Les "calçadas
portuguesas" sont des trottoirs caractéristiques
typiques du Portugal. Ils sont souvent de vraies
oeuvres d'art en plein air que l'on piétine
de bon coeur.
La technique n'est pas employée
que sur les trottoirs, mais aussi sur des chaussées,
des rues piétonnes, des parvis, des patios,
etc...
Un
peu plus...
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Cette tradition
remonte au 18è siècle. A l'époque
on utilisait les forçats pour accomplir cette
tâche.
Plus ou moins élaborés
suivant les villes et les concepteurs, ils offrent
ainsi à certains artistes la possibilité
de laisser aller leur inspiration créatrice.
Ce sont des trottoirs composés
et enjolivés de petits blocs de pierre taillée
, assemblés entre eux de façon à
reproduire diverses figures choisies.
Des
musées en plein air
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Le jeu des blocs de calcaire
blanc et des blocs de basalte gris ou noir (pedra
Mem- Martins) permet de varier les thèmes
à l'infini.
Le Portugal
possède ainsi, à travers
cet art spécifique et ces oeuvres uniques, de véritables
musées en plein air.
Une grande partie des thèmes
est en rapport avec la mer.
On marche donc sur
des ancres, des poissons, des vagues...
Comment
font-ils ?
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Sur un sol préalablement
préparé, ils disposent le plan préalablement
comprenant les motifs a reproduire.
Les pierres sont ensuite
posées une à une, taillées
manuellement sur le tas, défiant toutes les
lois de la rentabilité au niveau du temps
passé.
Les dessins se forment
donc sous les mains des ouvriers-artistes, qui taillent
patiemment les pierres afin de leur donner la forme
voulue. Une grande partie du savoir-faire, réside dans cette partie.
Ensuite, les pierres ainsi taillées sont
ajustées, positionnés, et corrigées
suivant les motifs à reproduire...
Ensuite, ils appliquent
une couche de sable-ciment qu'ils arrosent, et qui
va venir se positionner dans les interstices, de
façon a absorber l'élasticité
de l'ensemble. Finalement, l'ensemble est battu,
tassé et lissé.
Légende ou vérité ?
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Si les couleurs
des pierres servant à paver les trottoirs
sont blanches et (noires ou grises) :
- La partie blanche
ferait référence à la couleur
des habits des croisés, (blanche) qui ont
libéré Lisbonne de l'emprise Maure...
- La partie sombre
ferait référence à la
couleur de la tenue de Saint Vincent (sombre), saint
patron de Lisbonne.
En
danger...
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Cet art décoratif
portugais est en danger du fait du manque de personnes
intéressées par l'exercice de cet
art.
Il s'agit d'une tâche rude,
car exercée dans la rue, et actuellement
non valorisante, (ou plutôt non
valorisée), car non reconnue a sa juste valeur.
Les artisans ou ouvriers
spécialisés dans cet art sont faiblement
rémunérés.
Le Portugal détient
là un trésor fabuleux de savoir-faire,
et une culture paysagistique unique au monde, qu'il
laisse mourir...
Le nombre d'artistes s'éteint
donc, et heureusement qu'une école s'est
récemment crée a Lisbonne (escola
de calceteiros), appuyée par des fonds communautaires.
Note
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On peut également
adapter cette technique à l'intérieur même
d'une villa ou d'un endroit public. Il suffit de choisir ou de dessiner
son propre motif a reproduire, et de le faire réaliser.
Le sol du salon devient alors un gigantesque tableau
unique au monde, car personnalisé, et sur
lequel on peut marcher, sauter, danser... Un must
d'originalité !
Bibliographie
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Titre : "Mesmo por baixo dos meus pés"
(juste sous mes pieds). Auteur : Ernesto matos.
Ouvrage qui nous fait voyager
a travers les fameuses chaussées à
la Portugaise, ou les trottoirs a la Portugaise.
Contraste...
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Si les trottoirs
portugais et les chaussées portugaises sont
souvent de vraies oeuvres d'art, toutes les villes
ne les adoptent pas. Au contraire !
Il s'agit même d'un
grand paradoxe, de voir un pays qui se donne autant
de mal à construire méticuleusement
ces magnifiques trottoirs, se donner aussi peu de
mal à maintenir l'ensemble de ses trottoirs
en état.
Il n'est en effet
pas rare dans une ville portugaise, de voir d'un
côté, un "trottoir à la
portugaise" au décor magnifique, telle
une immense peinture horizontale se déroulant
sous nos pas et offrant au ciel son bonheur d'exister...
...
et juste en face, des "semblants de trottoirs"
éternellement en construction, en terre,
délabrés, à l'abandon, non finis,
des nids de poussière générant
de la boue à la
moindre goutte de pluie.
Paradoxe portugais, ou
laisser-aller des autorités locales ?
Il est réellement
dommage que certaines villes, du fait
de leur laisser-aller, ne valorisent
pas comme elles devraient ces superbes
oeuvres caractéristiques dont
le Portugal peut être fier.
Conseil
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En nous rendant au Portugal,
ne nous contentons donc plus de marcher, mais aussi,
d'observer, y compris sous nos pas...
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