5h27.
Paris
s'éveille
à peine au
petit
matin de
ce
25
mars
qui
semble
annoncer
une
magnifique
journée.
Austerlitz
s'approche,
sans
crier
gare
et
sans
bruit.
Le
train
parait
glisser
lentement
sur un
coussin
de
silence.
Impatient
comme
peut
l'être
un
petit
homme
haut de huit
printemps, par
la
fenêtre
du
wagon,
je
contemple
ébahi
une
nouvelle
planète
appelée
France.
Le
train
s'arrête
à
quai et un
monde
nouveau
s'offre
à
mes yeux.
Comme
un
oisillon
intrépide
voulant se
hasarder
à
un premier
envol, je
cours
vers la
porte
afin
de
sauter
hors
de
cette
fusée
qui
m'a
propulsé
loin
du
Portugal.
Tel
un
navigateur
portugais
de
jadis
pressé
de
fouler
un
sol
inconnu,
j'ai
hâte
que
mes
pieds
touchent
cette
nouvelle
terre. Je
m'élance.
Cette
seconde
passée
en l'air dure
mille
siècles,
car
je
ne
sais
compter
que
jusqu'à
mille.
Le
frisson
généré
par l'excitation
de la découverte et
de
l'inconnu
parcourent
mon corps,
qui semble
être
désarticulé
et en suspension...
J'ai l'esprit
rempli
d'une
probable
fièvre
d'aventure.
Ressens-je
à
ce
moment
précis
que je
fais
un
saut
vers
le
futur ?
J'ai la sensation
de demeurer
en
l'air,
comme
au
ralenti,
je
vole.
Contemplant
le
sol
d'en
haut
avec le
sourire
d'un
gamin
conquérant
mais
interrogatif, mon
intuition
me
chuchote
que
je
me
suis probablement
jeté
dans
un
gouffre
d'incertitude.
Tout
retour
en
arrière
est
impossible,
car
la
pesanteur
terrestre
fait
son
effet.
Mes
pieds
touchent
enfin
le
sol.
Contact
!
Un
sourire
radieux
et
fier
se
dessine
sur
mon
visage.
Papa,
maman,
regardez,
ça
y
est.
J'ai
touché
la
France
!