5
fois moins de superficie brûlée !
Depuis
trois décennies, le Portugal a chaque année été
ravagé par les incendies dès que les températures
montaient.
Cette année 2006 semble
cependant marquer un point de rupture radical
avec ce cycle d'incendies massifs.
Diminution
spectaculaire
Depuis le début de
l'année 2006 et jusqu'au 15 août, les chiffres
officiels émanant de la Direction
générale des forêts portugaises, d'ailleurs confirmés par la commission
Européenne, pointent vers une superficie brûlée
de 50 mille hectares, soit 5 fois moins que
la moyenne des 5 dernières années. (A titre
d'exemple, en 2005, il y a eu 325 mille hectares
brûlés).
Même si chaque hectare
brûlé est un hectare de trop, il n'y aura cependant
eu au Portugal jusqu'au 15 août 2006, "que"
20% de la superficie moyenne brûlée dans ces
dernières années pendant la même période.
Dans
les mêmes conditions climatiques
Il est à noter que cette
spectaculaire diminution n'est pas due à des
conditions climatiques plus favorables que les
années antérieures, puisque sur ce plan et en termes de risque d'incendies, le premier
semestre 2006 a été comparable aux années antérieures,
avec comme en France, une forte canicule ayant
marqué le mois de juillet.
Même si elle s'avère encore
nettement insuffisante, la prévention des incendies
a cependant été accentuée cette année, par le
biais de l'encadrement d'un plan
d'action national.
Par ailleurs, les équipes
de pompiers portugais se sont une fois encore
avérés efficaces, d'autant plus que leurs moyens
ont été renforcés cette année. Le Portugal a ainsi
même pu envoyer des équipes de pompiers en Espagne
afin d'aider la région de Galice à combattre
les nombreux incendies qui l'ont affectée.
A
Noter...
Certains médias se
complaisent à donner systématiquement dans le
sensationnel ou le dénigrement, au lieu de fournir
l'information objective qui devrait être leur
seul mot d'ordre.
Ainsi, à en croire les images
diffusées cette année encore par des rédactions
de certaines chaînes télévisées, qu'elles
soient portugaises ou françaises, on aurait
pu croire que le Portugal était une fois encore
sujet à des incendies de la même ampleur que
les années précédentes, alors que la réalité
a été toute autre.
Etrange
volonté de "rabaisser"...
De même, la diffusion
systématique d'images retransmises sur certaines chaînes
tv françaises prises sur certains incendies au
Portugal
avant l'arrivée des pompiers, et montrant les
habitants tentant eux-mêmes de lutter au préalable
contre
les flammes avec les moyens du bord, semblent
curieusement faire penser que le Portugal
ne dispose pas de corps de pompiers ni de matériel
suffisant pour venir à bout des incendies.
Ces images souhaitent visiblement
et avec une complaisance de goût douteux, refléter une image de carence, d'inaptitude
et de manque de moyens, c'est en tout cas
cette idée qui subsiste dans l'opinion publique.
Or il convient de savoir
que le Portugal dispose d'un nombre
suffisant de valeureux pompiers
formés et compétents, dotés qui plus est du matériel adéquat
pour combattre les incendies, le tout appuyé
par des moyens aériens de combat des feux.
Il se trouve simplement que
les années précédentes le nombre d'incendies
simultanés était tel, que l'ensemble du corps
des pompiers de tout le pays ne pouvait pas
être partout à la fois dès qu'un incendie débutait
quelque part. Une
période inévitable s'écoulait donc entre le
début des incendies et l'arrivée des pompiers,
période pendant laquelle, les habitants concernés
par les incendies entamaient en toute logique
les prémices d'actions inévitablement dérisoires.
Ce sont ces instants que
certains médias se complaisent étrangement
et systématiquement à filmer,
donnant ainsi l'impression qu'au Portugal, ce
sont les citoyens qui doivent combattre les
incendies avec des seaux d'eau !
Il s'agit d'une bien piètre
conception de l'objectivité sur laquelle tout
journaliste qui se respecte devrait appuyer
l'information qu'il est sensé transmettre.
Il faut par ailleurs rappeler
que les incendies de forêt au Portugal ne représentent
que 30% de l'ensemble des interventions que
les pompiers doivent effectuer au quotidien.
Ces derniers doivent comme partout ailleurs,
pallier aux
nombreux appels pour toutes sortes d'interventions
(accidents, secours, etc...) de la vie courante
des citoyens, ce qui en toute logique entrave
leur disponibilité immédiate en cas de déclenchement
simultané d'incendies en série.
Il en est de même dans chaque
pays.
Mario Pontifice - Portugalmania - Le 25 août
2006
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