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La Portugaise

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Les tramways de lisbonne sont aussi célèbres que le fado. Des légendes sur roues d'acier, serpentant  à travers les avenues et les ruelles de la ville. Difficile de faire plus cocasse dans une ville européenne.

Ces boîtes jaunes déambulant sur leurs rails bien incrustés dans la chaussée, sont très commodes pour se déplacer dans la ville et sont même l'idéal pour une personne voulant découvrir les nombreux attraits de cette capitale charmeuse.

Antoine et sa compagne laissent passer le tramway, puis traversent la petite rue sur laquelle ils se trouvent afin de changer de trottoir. La jeune femme trébuche soudainement et manque de tomber.

Mer.... Zut ! Lance-t-elle préservant de justesse, autant son équilibre qu'un certain niveau de correction dans son langage.

- Vous l'avez échappée belle dit-il.

En effet. Je trouve que ces pavés donnent un certain cachet aux ruelles, mais ils sont dangereux. Enchaîne-t-elle. Ils  sont si polis par le temps que ce sont de vraies savonnettes.

- Oui mais au moins eux, ils sont polis ! Dit-il d'un rire moqueur.

- Mauvaise langue ! Répond-elle en le poussant brusquement avec un large sourire.

Qu'en savez-vous ? S'empresse-t-il d'ajouter, ne perdant pas une si belle occasion.

lls se fondent dans l'authenticité des vieilles ruelles du quartier d'Alfama, se chamaillant tout le long comme des adolescents complices désireux de rire d'un rien. Quelques instants plus tard, ils parviennent au Belvédère de Santa Luzia.

- Magnifique ! S'écrie-t-elle, comme émerveillée par la vue plongeante sur la partie basse du quartier d'Alfama, l'église Saint Vincent, et la majesté du Tage...

- J'adore ce quartier, dit Antoine. J'ai la sensation de vraiment pénétrer dans le cœur de la ville. Connaissez-vous la légende attachée aux belvédères de Lisbonne?

Constatant le froncement des sourcils interrogatif de sa compagne il ajoute : On dit que si deux personnes assistent ensemble à un coucher de soleil d'un belvédère de Lisbonne, elles seront unies pour la vie en amour ou en amitié selon le cas. Ce sont en quelque sorte des endroits porte-bonheur.

- Ah ? Alors vous êtes libre ce soir ? Enchérit-elle en riant.

Ils s'assoient à l'esplanade d'un petit café tout proche, et commandent enfin leurs cafés portugais tant désirés.

Dé.gus.ta.tion ! Lance-t-elle en marquant bien les syllabes, dès que les cafés parviennent sur la table. D'un même élan ils savourent et se délectent, générant pour la circonstance un instant de silence entre eux, fait rare qu'ils ne manquent pas de remarquer simultanément. Leurs sourires semblent s'enchevêtrer...

- Je crois qu'on pense la même chose, dit Antoine.

- On dirait, dit-elle. Le premier moment de silence entre nous? Un moment sympa, non ?

 

 

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