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La Portugaise

23

 


 

 

 

Antoine reste à l'extérieur de la chambre, permettant ainsi aux infirmières de prodiguer quelques légers soins à la patiente, tandis que le médecin lui fournit toutes les explications nécessaires, et lui fait part du contexte.

Antoine harpente d'un pas lent le long couloir vide, tentant peu à peu de se rafraîchir les idées. En passant devant une fenêtre il aperçoit le petit parc de la clinique. Il décide immédiatement de s'y rendre afin de s' asseoir quelques instants sur un banc, et y passer tranquillement quelques coups de fil à partir de son téléphone portable.

Pendant ce temps, dans la chambre 23 la jeune femme apprend tout de la situation et des risques que le hasard de la vie va lui faire courir. Les questions fusent. Le docteur la rassure, en prenant cependant bien soin de mettre l'accent sur ses chances de récupérer la vue, de la nécessité de garder le bandeau sur les yeux et de demeurer dans un environnement tamisé pendant quelques jours.

La patiente semble garder son calme et préserver son moral. Elle a pourtant bien pris conscience qu'elle peut perdre irrémédiablement sa vue, mais elle préfère demeurer confiante et attendre la sanction des quatre jours fatidiques, à l'issue desquels le soleil renaîtra... ou décidera de s'éteindre à jamais.

Une quinzaine de minutes plus tard, Antoine revient et se dirige vers la chambre. Il s'interroge quant à la réaction de le jeune accidentée. Sera-t-elle assez forte pour supporter la situation ? Comment va-t-elle le prendre ? A sa place il serait probablement abattu ou désemparé.

Il entre dans la chambre désormais désertée par le personnel médical. La jeune femme est paisible et affiche curieusement un air détendu au vu du contexte et des risques qu'elle encourt.

- Ca va ? Se hasarde-t-il à dire avec un sourire apaisant, ne sachant en fait pas encore trop quelle attitude adopter.

- Oui, répond-elle. On m'a bien expliqué la situation. Vous-même, vous êtes au courant ? Questionne-t-elle.

- Oui, complètement. Le médecin m'a tout dit. Répond Antoine. Ce n'est pas facile, mais j'espère que vous êtes confiante et que vous n'allez pas vous laisser abattre, ajoute-t-il sous forme d'interrogation.

- Oui, je suis curieusement plutôt confiante. La vie ne peut pas me jouer cet énorme tour juste au moment où je frôle mon rêve. Bizarrement, je réalise parfaitement, et cependant j'ai le moral. C'est drôle n'est ce pas ?

Je crois que j'ai de sacrés hématomes partout. Je ne dois pas être bien belle à regarder. Ai-je encore quelque chose d'une princesse ? Lance-elle sur le ton de la plaisanterie, ce qui contribue à rassurer définitivement Antoine quant au moral de la nouvelle lisboète.

- Quelque chose d'une princesse ? Non seulement vous êtes ravissante, mais de plus, votre réaction face au contexte et au risque, fait de vous une véritable reine. Ajoute-t-il. Ce que nous sommes parle plus fort que ce que nous disons.

Quant aux blessures, ne vous en faites pas. Elles sont plutôt superficielles. Avec un peu de temps vous ne devriez pas en garder trop de traces.

 

 

 

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