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La Portugaise

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Bonjour. J'ai ça pour "la princesse de la chambre 23". C'est bien ici ? Questionne un livreur de fleurs se hasardant timidement à plonger la tête à l'intérieur de la chambre demeurée ouverte.

- Bonjour. Euh, ici c'est bien la chambre 23. Mais de quoi s'agit-il ? Questionne la jeune femme surprise.

- Bah, vous voyez bien. Répond le jeune livreur, ne s'étant pas encore aperçu que son interlocutrice porte un bandeau sur les yeux. Il faut dire que la taille de l'immense bouquet qu'il essaye difficilement de tenir de ses deux mains en équilibre devant lui, ne lui laisse que peu de visibilité.

Il entre dans la chambre et pose les fleurs sur la petite table de chevet qui côtoie le lit de la patiente. S'apercevant alors que la jeune femme a les yeux cachés par un bandeau, il enchaîne...

- Ca fait deux ans que je fais ce métier, mais j'ai rarement livré un bouquet aussi grand et aussi beau, dit-il, tout en ôtant le papier plastifié entourant l'énorme bouquet.

L'effet de surprise passée, la jeune patiente demande : Vous êtes sûr que c'est bien pour moi ? Y a-t-il une carte jointe ?

- Oui, répond l'homme. Je vous la lis : "Une pensée pour la Princesse de la chambre 23 afin qu'elle hume le doux parfum de ces fleurs, et avant qu'elle puisse les caresser de son regard". Signé : "Un admirateur en vacances à Lisbonne".

La jeune femme esquisse un sourire, et dit au jeune homme : La princesse je ne sais pas, mais la chambre 23 c'est bien ici. S'il vous plaît, vous pouvez me décrire le bouquet ? Comment est-il ?

- Euh... Beau. Grandiose. Répond simplement le jeune livreur, tout en se penchant soudain sur la table servant de support au bouquet. Il semble alors saisir un petit objet qu'il s'empresse de mettre dans sa poche. Et il poursuit...

Ce sont des roses. De très jolies roses de toutes les couleurs. Je ne sais même pas combien il y en a. C'est incroyable. Elles sont déjà coupées et mises dans un énorme vase bleu. Il doit drôlement tenir à vous, votre admirateur, conclut-il.

- Bon, poursuit-il. Faut que j'y aille. Je vais vous laisser. Je ne sais pas ce que vous avez exactement, mais je vous souhaite un bon rétablissement.

La jeune femme le remercie et lui fait part de sa gêne de ne pas pouvoir lui offrir un pourboire, lui expliquant qu'elle ne sait même pas où se trouvent ses affaires. Mais le livreur la rassure sur ce plan et prend vite congé.

 

 

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