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La Portugaise

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Retrouver ses esprits...

Oh hé, du bateau ! Crie Antoine, afin de faire sortir la jeune femme de la torpeur dans laquelle elle persiste à demeurer plongée.

Elle reprend alors ses esprits pour de bon et lance à son visiteur un timide - Excusez-moi - immédiatement suivi d'un sourire désarmant qui fait rayonner toute la partie visible de son visage.

Antoine sort deux énormes croissants d'un sachet blanc et se dirige de suite vers la porte de la chambre afin d'aller chercher deux cafés au distributeur trônant en plein milieu du couloir de la clinique.

- Ne me dites pas que le café n'est pas bon. Je m'en doute, dit-il. Mais ne vous en faites pas, nous aurons bien l'occasion d'en savourer de meilleurs.

- "Hum, je meurs de faim, Antoine. Peu m'importe le goût de ce café. Ce qui est important c'est le principe d'un petit déjeuner sympa avec vous". C'est vraiment une bonne idée. Merci beaucoup. Et tout en dévorant son croissant avec un évident appétit d'ogre, elle poursuit...

- Incroyable. J'ai déjà goûté des croissants au Portugal à quelques reprises, et j'avoue ne jamais avoir rencontré le goût si savoureux et unique des croissants français. Mais alors celui-ci, on s'y croirait. Délicieux ! Connaissez-vous une vraie boulangerie française à Lisbonne ?

- Oui, en effet. Dit Antoine. Il y en a une bien connue des lisboètes qui se trouve d'ailleurs non loin d'ici. Je suis passé devant et j'ai pensé que ça vous ferait plaisir de retrouver cette saveur incomparable.

Et sur le plan du moral, comment ça va ? Questionne Antoine.

- Bien. Curieusement assez bien. Et au vu de ce que nous sommes en train de manger, je dirais même que mon moral va en croissant. Finit-elle de dire dans un petit éclat de rire vite partagé par leur complicité, ce qui rassure Antoine quant à l'état d'esprit de la jeune femme.

Elle poursuit... "Au fait, je devrais vous disputer pour les fleurs. On me les a décrites. Vous êtes fou. Mais je vous remercie vraiment du fond du coeur".

- Votre nouveau statut de "princesse de Lisbonne" vous attribue une sorte d'auréole. Et puisque vous avez l'auréole, c'est que vous les valez bien, ces fleurs. répond-il dans un éclat de rire vite communicatif. Mais parlons plutôt de vous.

- C'est le deuxième jour, dit-elle. Et au sujet de mes yeux, je n'ai plus qu'à attendre tranquillement la sentence qui tombera après-demain. Mais quelque chose me dit qu'il me faut être confiante. Finit-elle.

Elle se met alors à raconter à Antoine les péripéties vécues dans la chambre, tandis qu'Antoine lui fait part de quelques aspects qu'il a lui-même traité.

- J'ai loué une voiture et vos valises sont dans le coffre. J'ai pensé que vous devriez en avoir besoin, dit-il. Si vous souhaitez que je vous les apporte, vous n'avez qu'un mot à dire. La voiture est stationnée pratiquement devant la porte de la clinique.

- Ah. Génial. En effet. Merci beaucoup. J'en ai vraiment besoin. Même à tâtons, je m'y retrouverai dans mes affaires. Répond-elle.

Ayant tous deux fini leurs petits-déjeuners respectifs improvisés, Antoine s'empresse de joindre le geste à la parole et s'en va chercher les valises de la jeune femme.

 

 

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