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La Portugaise

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En quête de réponse...

café à lisbonneSuperbe matinée d'avril. Neuf heures du matin, et un soleil prometteur illumine déjà la capitale.

Epanoui et serein, il annonce encore une splendide journée pour les lisboètes, qui ne se rendent sans doute pas compte de la chance qu'ils ont d'habiter dans un endroit favorisé par le climat.

Il est vrai que les gens se laissent généralement aller facilement à la routine, s'adaptant vite à une certaine "normalité" des choses, sans en savourer toute leur singularité.

"Enfin, que voulez-vous, c'est la vie !", se plaît à dire Odilia, cette tenancière de bar auquel est accoudé Antoine. Ce dernier prend un petit déjeuner rapide en plein quartier d'Alfama.

Il s'est offert malgré lui une nuit blanche. Pour quelle raison ? Il ne le sait pas lui-même. Sans doute absorbé par l'appréhension du verdict qui devrait tomber aujourd'hui.

- Tracassé, mon bon Monsieur ? Demande Odilia à son client.

- Non, enfin, oui. Répond Antoine pensif et surpris par cette soudaine question.

- Mon petit bonhomme, je ne sais pas quel âge vous avez, mais je dois avoir le double du vôtre. Et croyez-moi, j'en ai vécu des galères. J'en ai soupé des difficultés, et pas des moindres. Et je m'en suis toujours sortie. Vous savez comment ? La foi ! Dit-elle avec une conviction, d'autant plus étonnante que l'allure et les manières de cette dame d'un certain âge ne portent pas à croire à priori que la foi et elle peuvent avoir une quelconque relation.

- La foi ? Vous voulez parler de croyance ? De religion ? Demande Antoine, s'interrogeant sur la signification précise des commentaires de son interlocutrice.

- Je vous ressers un autre café. Je vous l'offre. Et je m'en sers un aussi, tiens. Dit-elle pour toute réponse, en poursuivant...

La foi pour moi mon petit monsieur, c'est la croyance en quelque chose. J'men fiche de savoir ce que c'est, du moment que je puisse croire. Croire que demain sera meilleur qu'aujourd'hui, que les ennuis finissent par s'arranger, que le présent n'est pas toujours aussi si compliqué qu'on ne le pense. Dit-elle.

Comment matérialiser cette foi ? Chacun sa façon. Moi, la mienne ça a plus ou moins à voir avec la religion. Parce que ma foi, je l'ai reportée sur un personnage, celui de la vierge de Fatima. Allez savoir pourquoi, moi qui ne mets jamais les pieds dans une église. Oh ! J'en n'attends pas des miracles. Mais à chaque fois que j'ai un gros souci, je vais à Fatima. Je crois en elle et en ses bienfaits. Ca a toujours été mieux pour moi que les paris sur le football, car au moins à Fatima j'ai toujours gagné ! Finit-elle en riant.

- Toujours gagné ? Vous voulez dire qu'à chaque fois que vous en attendiez quelque chose, Fatima vous a toujours apporté une réponse positive ? Questionne-t-il ?

- Ca peut vous surprendre, mais j'ai toujours gagné ! Affirme-t-elle avec un air de certitude enthousiaste et triomphant. Elle poursuit... Mais attention, car d'abord pour être "entendu" il faut y croire de toutes ses forces, et de toute son âme. Et ensuite, il ne faut pas s'attendre qu'à recevoir. Il faut aussi savoir donner au préalable. Et c'est à chacun de comprendre la façon dont il peut réellement donner...

 

 

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