Aussi bizarre
que cela puisse paraître, le
plus grand ennemi des touristes
et du tourisme
au Portugal est désormais... le
code de la route portugais !
Une nouvelle
mouture du code de la route
portugais sévit au Portugal depuis
mars 2005.
Il ne
s'agit pas de commenter ici son
évident objectif d'extirper
des sommes colossales aux automobilistes
sans se soucier ni de la prévention,
ni de la formation civique, et encore moins
de tenir compte de la part conséquente d'accidents
qui ont lieu au Portugal dus à
des défauts de voirie de
toute sorte (trous dans la
chaussée, défauts
de signalisation manifestes, bas-côtés inachevés,
autoroutes n'évacuant
pas correctement l'eau, carrefours
dangereux, et autres négligences
de la part de collectivités locales,
régionales ou nationales,
ou entités concessionnaires
privées, pour lesquelles
aucune sanction n'est prévue
dans le code de la route).
Les joyeux drilles
ne se pénalisent pas entre
eux.
Le but
de ces propos n'est donc pas de
dénoncer leur unique et évidente
volonté de solliciter
le portefeuille des automobilistes
vaches à lait, ni de montrer
(à titre d'exemple), qu'on
considère manifestement que
sanctionner durement un défaut
d'une lettre sur une plaque d'immatriculation, contribuera
davantage à réduire le
nombre de sinistres sur les
routes portugaises, que d'obliger
les pouvoirs publics à effectuer les
réparations qui s'imposent
sur le réseau routier.
Une lettre abîmée
sur une plaque d'immatriculation
est-elle plus dangereuse qu'un
trou béant offert à des milliers
de voitures en pleine chaussée ?
Ces propos
n'ont de la même façon
pas pour but principal de mettre
en avant le manque d'intelligence
d'un certain nombre d'éternels fonctionnaires
du dimanche responsables de l'élaboration
des codes. Ils ont
sans doute oublié que tous
leurs compatriotes ne perçoivent
pas comme eux un salaire de fonctionnaire
portugais, et ils n'hésitent
donc pas, dans la joie, la
bonne humeur et au mépris
de ceux qui les font vivre, à
instaurer des montants d'amendes
allant de 120 à 600 Euros
pour simple non port d'un gilet
réflecteur en cas de panne.
Engoncés
douillettement dans leurs sièges
aux dentelles dorées et ornés
de sculptures manuélines,
ces représentants de l'espèce
des fonctionarus érectus mais
probablement cérébralus minus,
oublient que tous les
citoyens n'ont pas la chance de
se voir attribuer des somptueux
cadeaux de
plusieurs milliers d'Euros offerts
généreusement par des milliardaire
grecs, et ils
ignorent probablement
aussi que le Smig portugais n'atteint
en 2005 que 370 Euros... pour vivre
!
Ils ne
sont pas un instant effleurés
par l'idée que ce n'est pas
en plongeant des familles dans
la misère par le paiement
d'une amende d'un montant aussi
débile que prohibitif, qu'ils
contribueront à réduire
la sinistralité sur les routes
portugaises.
Il est vrai qu'entre
deux cocktails mondains auxquels
ils se rendent, conduits aux
frais de la Princesse Mère Patrie
par leurs chauffeurs respectifs,
ils n'ont, et c'est compréhensible,
pas le temps ou le loisir de
chercher la définition du
terme "injustice" dans un
dictionnaire.
Mais l'intelligence
n'étant pas à vendre,
les citoyens portugais, ainsi que
les touristes, devront donc continuer
à faire les frais des conséquences
des facéties burlesques imaginées
par quelques docteurs privilégiés
souvent parvenus par miracle ou
par piston à des postes de
responsabilité, et qui ne
se montrent
donc qu'à la hauteur de leur
compétence.
Les terroristes
du tourisme
Non, le
but de ce dossier est de montrer
jusqu'où peut parfois aller
la stupidité de certains de
ces technocrates
se prenant sans doute pour des poules
ayant trop consommé de pilules
bleues, et pondant à la chaîne
de nombreuses règles
ou directives plus idiotes que les
talons de leurs chaussures certainement
fraîchement importées d'une
contrée lointaine.
Il a donc
pour but de dénoncer une
nouvelle forme de terrorisme qui
sévit désormais au
Portugal, celle du terrorisme anti-tourisme.
Et nous y arrivons...
Le
terrorisme anti-tourisme