Le Pape au Portugal
 Du 11 au 14 mai 2010 inclus, le Pape sera en visite au Portugal.
Benoît XVI se rendra à Lisbonne le 11 et 12 mai, à Fatima le 13 mai, et à Porto le 14 mai.
Fatima, toujours remplie chaque 13 mai
Réputée pour ses apparitions, Fatima comptera donc une apparition de plus le 13 mai 2010; celle du Pape Benoît XVI, qui visitera le fameux sanctuaire à cette date. Fatima affichera complet ce jour-là.
Les marchands de souvenirs religieux de Fatima déclarent toutefois volontiers, que même sans la venue du Pape, le sanctuaire de Fatima est systématiquement noir de monde chaque 13 Mai.
Les mêmes marchands confessent par ailleurs que la venue Papale sera préjudiciable pour leur commerce. En effet, le 13 mai de chaque année ils sont certains de réaliser un chiffre d'affaires prévisible par avance grâce à la vente de statuettes de la Vierge de Fatima.
Cette année par contre, du fait de la venue du Pape Benoit XVI au Portugal, les fabriquants et les fournisseurs leur ont quasiment imposé un stock composé en majorité de statuettes et effigies de Benôit XVI. Ils doutent fortement qu'avec cette marchandise imposée ils puissent atteindre les niveaux des ventes d'un 13 mai classique.
Une parade médiatique préparée avec minutie
La visite Pontificale à Lisbonne et à Porto seront elles aussi couronnées d'un succès prévisible, puisque le spectacle-parade a été préparé avec une minutie ne laissant aucune place à l'incertitude.
Il faut dire que la gigantesque cohorte de policiers chargés du service d'ordre, les centaines d'agents assurant la sécurité du Pape, le personnel médical affecté pour l'occasion, les milliers de figurants, les milliers de chanteurs composant les chorales, la horde de représentants de l'église catholique portugaise, les milliers de journalistes accrédités, le cortège colossal de VIP invités, ainsi que les milliers d'enfants robotisés pour accueillir le souverain, suffisent à garantir un "visuel médiatique" synonyme de succès.
Ces dizaines de milliers de personnes dont la présence sera obligatoire, rempliront à elles seules une grande partie de la superficie des places publiques de Lisbonne et de Porto où le Pape assurera des messes.
Si on ajoute à cette multitude "d'assistants obligés" les inévitables curieux et les touristes de passage au Portugal, on peut affirmer par avance que le flux humain sera bien au rendez-vous. Et ceci, sans compter sur d'inévitables fidèles portugais encore voués à l'église catholique, qui quoi qu'il arrive voudront assister aux "cérémonies média-Papalisées".
L'église portugaise : une tentacule bien ancrée
Malgré la séparation présumée de l'église et de l'Etat, l'influence de église portugaise demeure encore bien réelle au Portugal.
Ainsi, même s'ils s'en défendent, les politiques portugais ont manifestement été influencés par l'église portugaise en accordant par décret un jour férié à tous les fonctionnaires portugais lors de la venue du Pape au Portugal.
Par ailleurs, une demi-journée fériée supplémentaire est accordée aux fonctionnaires de Lisbonne et Porto, le jour où le souverain Pontife se rendra à tour de rôle dans chacune de ces deux villes. L'église espère ainsi que nombre d'entre eux se rendent aux différentes manifestations programmées pour l'occasion, afin de ne pas risquer de transformer la venue du Pape au Portugal en un éventuel fiasco.
La puissance financière de l'église portugaise, son soutien permanent apporté par les politiciens conservateurs, ainsi que sa capacité à demeurer infiltrée dans la plupart des médias au Portugal, lui assurent une emprise tentaculaire qui lui permet de maintenir une visibilité médiatique inversement proportionnelle à sa crédibilité largement décadente au Portugal. L'église portugaise peut ainsi continuer à s'offrir une image superficielle qui ne reflète pas son véritable degré d'enracinement au sein de la population.
Une église qui auto-détruit son image
L'église portugaise fait majoritairement sentir son influence dans les villages blottis dans les zones les moins évoluées de l'intérieur du pays. Elle n'hésite souvent pas à recourir à la manipulation voire au lavage de cerveau lors des messes dominicales, profitant du degré primaire de jugement et de la faible capacité de discernement affichée par les populations concernées.
Lorsque la loi sur la dépénalisation de l'avortement a été adoptée au Portugal suite à la victoire du référendum populaire souhaitant sa dépénalisation, l'église portugaise n'a pas hésité à appeler publiquement ses ouailles à la désobéissance, y compris lors des sermons prodigués par les prêtres.
Les hauts représentants de l'église portugaise sont allés jusqu'à monter eux-mêmes au créneau afin de contester avec véhémence et virulence la loi sur la dépénalisation, allant ainsi à l'encontre de la pensée majoritaire exprimée par la population.
Nombre de ces représentants rétrogrades n'hésitent souvent pas à aller jusqu'à afficher
de façon surnoise des discours aux senteurs nauséabondes salazaristes, ne s'apercevant probablement pas que leurs procédés anachroniques et malvenus enfoncent irrémédiablement l'église dans le néant.
Comme un peu partout dans le monde, l'église portugaise se complaît dans un ultra-traditionalisme passéiste en total décalage avec la société et l'évolution des mœurs et des êtres. Elle maintient donc ce même fossé avec la majorité représentative de la population portugaise. Ce déphasage grandiose entre des discours dépassés (allant jusqu'à être jugés irresponsables par des catholiques eux-mêmes), et une population ouverte sur le monde et les réalités de la vie, s'accentue de jour en jour.
Ceci diminue de façon drastique la crédibilité d'une entité religieuse qui, à d'inévitables exceptions près, ne parvient plus à exercer majoritairement son emprise qu'auprès des couches sociales les plus âgées, les moins instruites, et/ou résidant dans les régions les plus reculées et défavorisées du Portugal.
Le spectacle Pontifical : Un enjeu, un contexte...
La méga-pride Papale aura donc bel et bien lieu au Portugal en mai 2010, et bénéficiera d'une couverture médiatique sans précédent.
Depuis des semaines, des centaines de panneaux publicitaires affichant l'effigie du Pape Benoît XVI sillonnent les villes portugaises. Des dizaines de communiqués inondent quotidiennement les rédactions des agences de presse et des journaux.
Toutes les chaînes de télévision portugaises publiques et privées ont prévu d'adapter l'ensemble de leurs programmes pendant les quatre jours de la visite Pontificale. Elles diffuseront benoîtement les moindres faits et gestes du Pape. Gageons qu'en échange de ce haut niveau de complaisance, l'église portugaise et le Vatican auront discrètement su se montrer généreux à l'égard des chaînes de télévision, ainsi d'ailleurs que des principaux médias portugais.
Des centaines de milliers de photos du Pape ont été distribuées à travers le Portugal. En cette période où les effets des escroqueries des financiers et les conséquences des aberrations néfastes de l'union européenne sont intégralement supportées de force par les populations, l'église portugaise a quant à elle dépensé sans compter afin de donner une énorme ampleur médiatique à "l'événement".
Ce gigantesque effort de communication s'avérait probablement nécessaire en cette période précise et dans un contexte négatif de l'église en pleine crise, à l'heure où partout dans le monde éclatent des milliers de scandales liant pédopholie et église catholique, allant même jusqu'à impliquer l'actuel souverain Pontife, lorsque ce dernier n'était encore que le simple Cardinal Joseph Ratzinger, et ne bénéficiait pas encore de son actuel statut pontifical suprême.
Pape au Portugal : Un succès programmé
Cette ample campagne de communication a pour objectif de tenter de fournir à l'intérieur comme à l'extérieur du Portugal, le sentiment d'une grande fête collective et d'un réel engouement populaire à l'occasion de la venue du Pape Benoît XVI au Portugal.
A cent lieues de la réalité, cette stratégie s'avérera pourtant une réussite puisque "les images parleront" d'elles mêmes et les articles dans la presse ne manqueront pas d'être élogieux. C'est l'apparence et elle seule qui importe et qui demeurera dans l'histoire, fut-elle forgée en réalité par le futile et le superficiel.
Sauf incident majeur, on peut donc sans risque juger par avance que la visite du Pape au Portugal s'est avérée un succès... médiatique. La visite du Pape elle-même ne sera paradoxalement plus qu'une formalité accessoire faisant partie de l'ensemble d'un processus minutieusement écrit, à la virgule près.
Ce n'est toutefois pas avec une virgule mais par un point d'exclamation, que pour ma part je ponctue la fin de cet article à travers lequel en bon portugais accueillant, je souhaite évidemment au Pape comme à tout autre visiteur, la Bienvenue au Portugal. Excellent spectacle ! :-)
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