Une chanteuse de fados qui semble surgir d'un ciel étoilé, comme
un
présent
des
Dieux.
Elle
est
installée
depuis
peu
dans
la
famille
du
fado,
et
devrait
y
rester
pour
longtemps.
Une
approche
convaincante,
une
grande
sensibilité
et
un
désir
profond
de
se
fondre
corps
et
âme
avec le fado
son
amour.
***
En écoutant Ana Moura pour la
toute première fois, mon attention n'a pas simplement été attirée
par une fadiste de plus.
En fait, ce sont mes sens qui se sont
soudainement mis en alerte, probablement accrochés au parfum
spécifique que dégageait cette nouvelle voix portugaise du fado.
Une lueur unique brillait dans
les yeux de cette artiste, paraissant étrangement montrer
le chemin de la justesse à sa voix. Conviction profonde d'une
chanteuse née pour le fado, ou harmonie naturelle suite à un
don aimablement cédé par une bonté divine ?
Un fado ne se chante pas; il se conte
comme une histoire vibrante qui naît, grandit et prend
forme, pour ne s'éteindre qu'après la dernière note. Et
encore, s'éteint-il vraiment ?
Un fado ne s'écoute pas; il se ressent,
pénètre notre imaginaire, et s'en va effrontément fouiller
dans notre vécu, amalgamant ainsi l'irréel et le vrai.
Si un fado ne nous heurte pas de plein
fouet, il n'a pas accompli son rôle.
Ana Moura ne fait assurément pas dans
la similitude ou l'approximatif. Ce n'est pas sa voix en elle-même
qui vous prend au cœur mais la sincérité qui en émane, happant
vos vibrations pour les rendre siennes, et vous faisant l'amour
le temps d'un fado. Prouesse artistique.
Ana Moura ne m'a pas subjugué mais
conquis, en heurtant ma sensibilité d'un coup magistral. Si
le fado pouvait toujours être vêtu de ce genre de sensations,
j'en redemanderais volontiers.
Ana Moura, une artiste faisant désormais
et sans aucun doute partie de mes fadistes préférées, et dont
la voix est à déguster sans retenue... pour le plaisir et pour
l'émotion.
Mario Pontifice