Soudain
Lisbonne me regarda. J'eus d'abord du mal à
le croire, mais je me rendis à l'évidence,
c'est bien moi que son regard brillant visait. Du
coup, j'en devins troublé et me suis senti
idiot de cet honneur qu'elle me faisait sans le
savoir.
J'aurais dû soutenir son regard, juste
un peu pour ne pas la brusquer, juste assez pour
la faire sourire, mais le soutenir... Mais mes yeux,
devant tant de personnalité et d'éclat,
révélèrent malgré moi
la part de timidité intérieure qui
fait de moi un être humain. Ils se levèrent
vers le ciel.
Qu'il était beau ce ciel, limpide,
clair, joyeux. J'aurais aimé à cet
instant m'accrocher à un des rayons du soleil,
et grimper jusqu'au sommet d'une de ses sept collines
qui se dressent fièrement vers le ciel, telles
les mamelles d'une louve allongée sur le
dos. Ainsi, je pourrais admirer lisbonne d'en haut.
Quel idiot.
Il faut oser !
-
Quel
idiot ! " Mais elle est là lisbonne
! Juste à côté de moi. Et de
plus, elle me regarde. Alors il faut foncer, aller
la voir, lui parler..."
La fabuleuse envie que j'avais d'entendre
sa voix était aussi grande que le trac qui
me maintenait collé à ma chaise. Mais
soudain, dans un élan aussi fulgurant qu'inattendu,
je me suis décidé à aller la
voir. Avec sa permission je me suis donc assis à
sa table.
Après quelques phrases presque
inaudibles, ma voix se posa, je pris de l'assurance,
et tout en lui souriant, je lui ai demandé
de se raconter. Et avec une voix d'une douceur exquise,
elle se raconta
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