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La colère
de la mer
Mais hélas, un caprice de la
terre, ou plutôt de la mer, le matin du 1er
novembre 1755, vint amener un tumulte.
Vengeance
des océans, qui sans doute jaloux du charme
de lisbonne, et vexés d'avoir été
maîtrisés deux siècles plus
tôt par les portugais qui percèrent
ses mystères, voulurent ainsi rappeler que
la nature ne se laisse pas apprivoiser, et quand
elle se rebelle, elle est, et reste la plus forte.
Lisbonne fut blessée et meurtrie.
Elle s'en remit, mais une partie de
sa beauté d'alors fut détruite. La
nostalgie des beaux jours naquit alors, sous diverses
formes. Elle se remit de ses émotions petit
à petit, se reconstruisit une santé,
aidée par un marquis, plus empressé
il est vrai, de la voir debout que de la voir belle.
Elle s'aéra, prit de l'ampleur, mais ne retrouva
pas vraiment son éclat d'antan. Elle vécut
alors à travers les années, les tumultes
de la population et de l'Histoire, en se laissant
alors ainsi vivre. Puis, plus tard, elle fut maintenue
"enfermée" comme le portugal tout
entier, dans un mutisme voulu par des dirigeants
qui régnaient sur tout le pays, et qui la
tinrent isolée du monde et du modernisme.
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Un charme particulier
Cela ne l'a pas empêchée
d'acquérir un fabuleux charme propre, particulier,
unique, généré petit à
petit par ses habitants et par leurs habitudes.
Elle redevint alors féminine, coquette et
douce comme son climat. Ses formes naturelles furent
mises en avant et rehaussées par ses habitants
qui en étaient fiers et qui le lui disaient,
qui le chantaient, qui l'écrivaient.
Elle
non plus, ne manquait pas de fierté quand
des visiteurs extérieurs vantaient son nouveau
charme radieux. Lisbonne respirait le naturel. Puis,
en 1974, le pays ayant retrouvé sa liberté,
elle suivit l'élan, s'ouvrant au monde telle
une coquille surgissant de la mer qui l'arrose.
Elle retrouva alors petit à petit une seconde
jeunesse, une vraie.
Aujourd'hui
elle est heureuse
L'exposition
universelle de 1998, lui raviva ses couleurs. Elle
"se mit sur son trente et un ", et elle
fut heureuse de s'apercevoir que le monde ne l'avait
pas oubliée. Elle en pleura de joie, et ses
larmes vinrent faire scintiller d'avantage, la mer
de paille qui la borde et la rend sereine, sirène...
Même si elle semble conserver
de toutes ces péripéties, au fond
des yeux, une sorte de mystère qui la rend
encore plus craquante et que quelqu'un percera
peut-être un jour, lisboa est aujourd'hui
heureuse, sous un soleil clément, plus belle
que jamais, sensuelle, enjouée, colorée,
moderne, paisible et accueillante. Vivante !
Equilibrée
et épanouie, elle respire le bonheur. Quant
a moi, j'éprouve une grande fierté
de l'avoir aujourd'hui pour amie...
Mario
Pontifice
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