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PORTUGAL

 

 

 

 

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Février 2007

 

 

 

 

Référendum sur l'avortement au Portugal

 

 

 

Les femmes portugaises ont gagné !

avortement portugalLes femmes portugaises ont gagné.

Le référendum qui a eu lieu au Portugal le 11 février 2006 concernant la dépénalisation de l'IVG a vu les portugais se prononcer en majorité pour le Oui à la dépénalisation des femmes pratiquant l'IVG.

Jusque là, les femmes portugaises pratiquant une IVG étaient considérées par la loi comme des criminelles et étaient passibles de peines allant jusqu'à 3 ans d'emprisonnement.

Oui franc, oui mais...

A l'issue de ce référendum, le Oui à la dépénalisation l'a emporté clairement avec 59,25% des suffrages.  (source officielle). Les partisans du Non se sont vus gratifier de 40,75% des voix. 40,75% des portugais inscrits se sont donc prononcés contre le fait que la femme ait la liberté de choix et la maîtrise de son corps.

Cependant, pour que le référendum soit réellement validé et implique un changement automatique de la loi répressive existante - une des plus rétrogrades et répressives d'Europe - il fallait que le taux d'abstention n'atteigne pas 50% des inscrits, en somme il était nécessaire qu'au moins 50% des portugais inscrits sur les listes électorales se prononcent clairement pour l'un des 2 choix : Oui ou Non à la dépénalisation.

Seuls 43,61 % des portugais inscrits se sont exprimés, rendant ainsi ce vote caduque.

La loi changera malgré tout

Le premier ministre portugais José Socrates disposant de la majorité parlementaire, aurait pu opter pour le changement de la loi existante par le biais d'un vote à l'assemblée nationale portugaise.

Il a cependant préféré laisser les portugais s'exprimer sur la question, en promettant que quel que soit le taux de participation au référendum, si le Oui l'emportait la loi serait changée.

Les portugais s'etant prononcés majoritairement en faveur du Oui à la dépénalisation, la loi répressive existante sera donc très prochainement modifiée au parlement portugais.

Un grave question de santé publique

La question de l'avortement au Portugal dépassait le cadre de la stricte conviction personnelle. La pénalisation des femmes induisait en moyenne 20 mille avortements par an effectués dans la clandestinité et entraînait chaque année une hospitalisation en urgence de plus 5 mille d'entre elles.

Les ravages tant physiques que psychologiques qu'entraînaient ces IVG effectués dans la clandestinité étaient humainement insupportables et étaient le reflet d'un véritable manque de respect envers la femme, son autonomie et sa santé. Le Portugal demeurait une sorte de honte de l'Europe en figurant parmi les rares pays dont la loi condamnait l'IVG.

Les portugaises les plus fortunées étaient ainsi favorisées en se rendant dans les cliniques étrangères. Les moins favorisées supportaient quant à elles depuis des décennies, les inconvénients dramatiques résultant des pratiques effectuées en cachette et illégalement. La "peur au ventre" s'ajoutait à la douleur et aux traumatismes physiques et psychologiques.

 

Campagne salie

La campagne a été ternie par beaucoup de partisans réactionnaires du Non, ancrés dans leurs convictions arriérées et ne souhaitant en aucun cas l'émancipation des femmes et n'hésitant pas à employer des procédés indignes d'une question de société aussi grave.

Tout a été tenté par le camp du Non pour semer le doute dans l'esprit des portugais. Des affiches tendancieuses aux mensonges grossiers et scientifiquement faciles à démonter; de la distribution en boîtes à lettre de prospectus psychologiquement traumatisants jusqu'à à la distributions aux enfants de lettres imaginaires envoyées par un foetus à sa mère. "On" est même allé jusqu'à fabriquer des foetus en plastique supposés âgés de dix semaines (mais pourtant déjà parfaitement formés), et à les distribuer insidieusement dans les écoles... afin de frapper l'imaginaire des enfants très fort, dans le but de contribuer à influencer les parents.

Accrochés au passé

La droite portugaise majoritairement réactionnaire et très conservatrice, avait largement contribué, conjointement à l'église portugaise, à la victoire du Non au premier référendum de 1998.

Certaines soi-disantes "personnalités notoires" (telles Marcelo Rebelo de Sousa, ancien dirigeant du principal parti de droite portugais et désormais auto-proclamé pseudo-penseur à deux sous, mais médiatiquement très influent au Portugal surtout auprès des pauvres gens quasi-incultes ou crédules), n'admettaient en 1998 aucune dérogation à la loi existante, y compris en cas de viol ou de malformation du foetus. C'est dire le niveau de tolérance des réactionnaires de la pensée et du mépris ouvertement affiché envers les femmes portugaises, leur liberté et leur destin, et ce, à une époque pas si lointaine au Portugal.

Même si leur conception a désormais globalement quelque peu évolué quant aux cas de figure à exclure de la pénalisation de l'Ivg, ces réactionnaires se sont une fois encore cantonnés en 2007, à se prononcer en majorité pour la continuité à considérer comme criminelle, toute femme pratiquant une IVG.

 

La fin du massacre

Les femmes portugaises désirant pratiquer l'Ivg vont donc enfin cesser d'être poursuivies. Elles viennent de gagner la liberté de leur corps. Elles pourront donc librement opter pour l'IVG si elles le jugent nécessaire.

Il faut attendre la nouvelle loi et ses détails, mais elle supprimera de façon certaine la dépénalisation et permettra un encadrement sanitaire et psychologique de toutes les interruptions de grossesse.

La fin des souffrances, de l'humiliation et du "massacre" physique et psychologique auquel étaient soumises les femmes portugaises jusqu'ici cesse enfin pour (en moyenne) 20 mille femmes par an, qui jusque là procédaient à des IVG dans l'illégalité souvent effectuées dans des conditions sanitaires précaires ou inhumaines.

Les femmes portugaises ont donc gagné. Elles ont enfin gagné leur vraie émancipation, leur liberté de choix, et la maîtrise de leur corps. Si le Portugal était depuis longtemps entré dans l'Ere moderne, cette loi existante sur l'IVG demeurait une tâche aussi humainement intolérable qu'archaïque.

Résultats du référendum

Oui : 59,25 - Non : 40,75 - Abstention : 56,39 - Blancs : 1,25 - Nuls : 0,68

 

Carte du Portugal à l'issue du vote :

Le Nord et une partie du Centre-Nord ont majoritairement voté Non, à l'exception toutefois du distrito de Porto, ainsi que des villes ou villages tels : Caminha, Vilar de mouros, Ovar, Vila Nova de Gaia, Guarda, Aveiro, Coimbra...

Les archipels portugais de Madère et des Açores se sont également prononcés pour le Non.

Le Centre, Lisbonne et sa région, l'Alentejo ainsi que tout le sud du Portugal, ont quant à eux voté Oui à la dépénalisation de l'IVG.

NB D'une manière générale, on estime que les citadins ont à 80% voté Oui.

NB2. Bien que la question de l'IVG ne relève pas de la politique partisane, et bien que la plupart des représentants des partis de gauche comme de droite se soient  en majorité prononcés pour le Oui, il s'avère que les électeurs traditionnels de droite ont à 80% voté Non, contrairement aux électeurs traditionnels de gauche qui ont à 80% voté pour le Oui.

 

DOSSIER :

A travers la manipulation et le chantage, l'église portugaise se terre dans le moyen-âge...

 

 

 

 

Portugalmania - Le 12 Février 2007

 

 

 

 


 

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